Comment atteindre son « flow » ?

Lundi, 10h32. Stéphane, jeune entrepreneur ambitieux, ne répond plus à l’appel. Indifférent au monde extérieur, il semble complètement absorbé par son ordinateur, concentré sur sa tâche… Au point d’éclipser toutes les sollicitations de son environnement !

Mais quel est donc cet état semi-hypnotique dans lequel est tombé Stéphane ? Non, il n’est pas atteint par une mystérieuse nouvelle maladie auto-immune, il a tout simplement atteint son flow !

Le flow, quésaco ? idFuse vous explique tout dans cet article !

Définition et origine du flow

Le flow (« flux » en français, ou « expérience optimale ») est un état d’hyper-concentration mental, atteint lorsque vous êtes complètement immergé dans une activité. Il se caractérise par un sentiment de concentration énergique, de pleine implication et de plaisir. L’activité devient une fin en soi, vous êtes fortement engagé dans celle-ci pour l’intérêt intrinsèque qu’elle représente, et non pour atteindre un objectif autre.

Elaboré en 1975 par le psychologue Csíkszentmihályi, il est de nos jours appliqué dans de nombreux domaines, du sport à la musique, en passant par la spiritualité, la séduction et… le marketing !

—

“Être complètement impliqué dans une activité pour elle-même. L’ego n’existe plus, la perception du temps non plus. Chaque action, mouvement et pensée découle inévitablement de la précédente, comme lorsque l’on joue du jazz. Votre être tout entier est impliqué, et vous utilisez vos compétences à l’extrême.”
Mihály Csíkszentmihályi, Vivre, 2004

—

Les expériences de flow peuvent être vécues dans diverses situations, selon les personnes : lors d’une activité physique intense comme le ski ou la course, ou même mentale comme la peinture, l’écriture ou les échecs.

Comment provoquer un état de flow ?

Les activités provoquant le flow sont celles pour lesquelles nous sommes intrinsèquement motivés. Mais attention : vous pouvez être intrinsèquement motivé à lézarder au soleil, sans pour autant que cela soit une situation de l’expérience optimale ! Et inversement, certaines activités nécessitent beaucoup de concentration sans pour autant vous motiver intrinsèquement. Elles ne génère donc pas non plus d’état de flow.

Pour atteindre un état de flow, il faut à la fois de la concentration, des efforts fournis, et du plaisir ressenti.

Concrètement, pour faciliter l’atteinte d’une expérience optimale, on peut déjà commencer par couper toutes les distractions qui pourraient interrompre la tâche ou faire sortir de l’état de flow.

Il est également important de connaître les exigences de l’activité tout en ayant une idée claire de notre propre niveau de performance. Il faut donc des objectifs précis, assez élevés pour nous stimuler, et un feedback régulier pour réorienter notre action en permanence.

Le flow est aussi lié aux compétences. Il faut percevoir l’activité comme faisable. Nos compétences doivent être suffisamment élevées pour qu’on estime pouvoir atteindre les objectifs que l’on se fixe.

Améliorez vos compétences dans un domaine qui vous passionne : pour créer le flow, il ne suffit pas d’appliquer mécaniquement une recette ! Il faut que l’activité en question vous plaise et que vous perceviez celle-ci comme quelque chose d’extrêmement motivant et intéressant. Le flow dépend beaucoup de l’état d’esprit, et pas uniquement d’un contexte.

Les bénéfices du flow

L’expérience optimale a de nombreux effets neurophysiologiques positifs. Cet état émotionnel libère plusieurs hormones (norépinéphrine, dopamine, anandamide, sérotonine et endorphine) qui augmentent notre capacité à retenir l’information, notre vitesse de traitement, notre motivation et nos capacités d’adaptation et de créativité.

Pendant les expériences de flow, on observe également une baisse de l’activité dans le cortex préfrontal, sans doute liée à la perte de conscience de soi et de la notion du temps. Certaines études suggèrent que cette baisse d’activité permettrait à d’autres zones du cerveau de communiquer plus librement. Sur le long terme, le flow encouragerait une bonne estime de soi, en repoussant les limites de l’apprentissage et en encourageant l’individu à sortir de sa zone de confort.

Le flow au travail

Le flow trouve des applications pratiques dans des domaines divers comme l’éducation, le sport ou le travail. Ainsi, dans la musique, des recherches ont prouvé que des musiciens en état de flow amélioraient drastiquement leur performance et que cela était associé à un état de détente profond des muscles, une baisse de la tension artérielle et du rythme cardiaque.

Le flow peut tout aussi bien s’appliquer à votre vie professionnelle, même si vous n’êtes pas musicien. Par exemple, lorsque vous travaillez sur un nouveau projet stimulant avec vos collègues, peut être avez-vous déjà éprouvé l’agréable sentiment de contribuer à réaliser une action au-delà de vous-même. Ces moments de productivité optimale, durant lesquels vous vous sentez « porté » par l’énergie du groupe génèrent un sentiment d’accomplissement chez les employés.

Csikszentmihalyi insiste sur le fait qu’il faille attribuer, selon la personnalité de chacun, des tâches motivantes et un peu ardues pour générer cet état de flow. Les employés pourront ainsi s’épanouir et développer leur capacité émotionnelle, cognitive et sociale.

Conclusion

Pour se retrouver en situation de flow, vous l’aurez compris, il faut un bon niveau de compétences, tout en se fixant des challenges qui permettent de sortir de votre zone de confort. Cet état est accessible à tous, dans une infinité d’activités, et vous l’avez probablement déjà ressenti sans même savoir ce que c’était !
Comme Stéphane, à vous de trouver maintenant les meilleures conditions pour provoquer vos expériences optimales !

Vous débutez ?

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir des conseils et suivre les dernières actualités du secteur